Rugby féminin : Le France-Ecosse (tournoi des 6 Nations féminin) se jouera au Stadium de Villenneuve d’Ascq dans la métropole de Lille le Samedi 23 février à 21h, il sera précédé d’un ensemble d’animations culturelles (expositions, cornemuses, musique, conférences, commémoration, bleuets de France, etc...) .
Crédit photo, journal "La République des Pyrénées".
En parallèle de ce match, l’association Mémoire de rugby Events, le Sénat, l’Ambassade de France au Royaume-Uni et certaines personnalités du monde économique et politique ont sollicité la FFR et la Scottish Rugby union pour créer le trophée "**Emlienne Moreau Evrard" qui récompensera le vainqueur annuel du match France-Écosse féminin, nous l’espérons le 23 février 2019 pour sa première édition. Les échos côté Écossais sont très encourageants.
Le 23 février 2019, sera également dédié au Centenaire de la Minute de Silence et au Centenaire de la Signature du Traité de Paix), à ce titre différentes actions sont programmées :
à Thiepval, une exposition sur Eric Milroy,
un Défilé Cornemuses avec les anciens combattants et des rugbymen,
une conférence avec France 3 TV et la radio France Bleue, sur la création du "Auld Alliance Trophy" , sur les internationaux de rugby Français et Ecossais décédés durant la 1ère Guerre Mondiale et sur le rôle des femmes durant cette dernière,
un Cercle du souvenir dynamique
2 minutes de silence (1 pour les morts , 1 pour les vivants) seront observées,
animation musicale ........
Un colloque est organisé par le SENAT le 18 octobre 2018 sur le rôle des femmes durant la Grande Guerre.
A partir de 14h15, lors de la troisième séquence, 4 thématiques seront abordées :
1/ " La résistance des femmes dans les territoires occupés " (animée par Alya AGLAN, professeure d’histoire contemporaine à l’Université Paris I - Panthéon Sorbonne)
2/ « La vie des femmes dans les territoires occupés : l’exemple des Ardennes », par Marie-France DEVOUGE, responsable du musée Guerre et Paix des Ardennes.
3/ « La Résistance féminine dans le Nord de la France pendant la Grande Guerre, une expérience singulière : le réseau de Louise de Bettignies et de Marie-Léonie Vanhoutte », par Isabelle VAHÉ, docteure en histoire.
4/ « D’une Résistance à l’autre : Émilienne Moreau-Évrard », par Vladimir TROUPLIN, conservateur du musée de l’Ordre de la Libération.
**Qui était Emilienne Moreau Evrard ?
Une sacrée femme au courage énorme.
Portrait
Alias : Jeanne Poirier, Emilienne la Blonde
Emilienne Moreau est née le 4 juin 1898 à Wingles (Pas-de-Calais). Son père, mineur en retraite, ouvre en juin 1914 une épicerie-mercerie à Loos-en-Gohelle à quelques kilomètres de Lens.
Le musée Alexandre VILLEDIEU de Loos en Gohelle lui rend un hommage permanent, cliquer sur le lien web ci-après, https://www.loos1915.fr/nos-heros ainsi que l’association "Sur les Traces de la Grande Guerre" - Foyer Omer Caron -1er étage - Place de la République - 62750 LOOS EN GOHELLE, cliquer sur le lien web ci-après.http://www.memoire14-45.eu/fr/loos-...
Emilienne Moreau se destine à la carrière d’institutrice lorsque éclate la Grande Guerre. A Loos, elle subit l’occupation allemande à partir d’octobre 1914. Son père meurt en décembre 1914 pendant l’occupation du village.
En février 1915, elle crée, dans une cave, une école improvisée pour les enfants de Loos.
Le 25 septembre 1915, alors que les Ecossais du Black Watch contre-attaquent pour reprendre la ville, Emilienne qui n’a que 17 ans, s’empresse de se porter à leur rencontre pour leur communiquer les positions ennemies installées sur un fortin quasi inexpugnable.
Grâce à ces indications, les Britanniques contournent et réduisent ce nid de résistance avec des pertes minimes. Immédiatement, Emilienne, avec un médecin écossais, organise dans sa propre maison un poste de secours, s’employant pendant vingt-quatre heures à y transporter les blessés et à leur prodiguer des soins.
Pour sauver un soldat anglais pris sous la mitraille, elle n’hésite pas à sortir de chez elle, armée de grenades, et parvient, avec l’aide de quelques soldats anglais à mettre hors d’état de nuire deux soldats allemands, embusqués dans une maison voisine. Un peu plus tard, alors que la maison est cernée, elle se saisit d’un revolver et abat à travers la porte deux fantassins ennemis. Finalement la ville est reprise par les Britanniques.
Evacuée, elle est décorée de la Croix de Guerre avec palme sur la place d’Armes à Versailles, et est titulaire de la Croix du Combattant. Les Britanniques lui décernent la Military Medal, la Royal Red Cross (first class) et l’Ordre de Saint Jean de Jérusalem, cette dernière décoration n’étant que très exceptionnellement attribuée à une femme.
Ayant passé ses diplômes de l’enseignement, Emilienne Moreau termine la guerre comme institutrice dans une école de garçons à Paris.
Après l’armistice, elle retourne vivre dans le Pas-de-Calais et épouse en 1932 Just Evrard, secrétaire général adjoint de la fédération socialiste du Pas-de-Calais. Elle devient secrétaire générale des femmes socialistes du Pas-de-Calais en 1934.
Au moment de la déclaration de guerre de septembre 1939, le couple Evrard et les deux enfants de Just, Raoul et Roger, vivent à Lens. Après un exode de courte durée et en ordre dispersé, la famille se retrouve à Lens au lendemain de l’Armistice de juin 1940. Mais Emilienne Moreau-Evrard, connue des Allemands pour son action de la Première Guerre mondiale, est immédiatement placée en résidence surveillée, chez sa mère, à Lillers.
Autorisé à rejoindre sa famille à Lens, elle commence, avec elle, par distribuer des tracts et des brochures contre la capitulation et le maréchal Pétain. La famille Evrard prend contact avec l’Intelligence Service à qui elle fournit de précieux renseignements. Avec son mari, Emilienne Moreau constitue fin 1940 la section socialiste clandestine de Lens.
Just Evrard est arrêté en septembre 1941 et, libéré en avril 1942, passe en zone sud. Emilienne l’y rejoint et à Thonon, puis à Lyon, elle devient agent de liaison du réseau Brutus, fondé par Pierre Fourcaud et alors dirigé par l’avocat André Boyer.
Emilienne Moreau est connue alors dans la Résistance sous le nom de Jeanne Poirier ou "d’Emilienne la Blonde". Elle assure les liaisons avec la Suisse pour Brutus et le Comité d’Action socialiste (CAS) et exécute diverses missions vers Paris.
Puis elle entre au mouvement la France au Combat fondé en octobre 1943 par André Boyer ; elle travaille avec Augustin Laurent, André Le Troquer et Pierre Lambert.
A Lyon, elle échappe de justesse à l’arrestation lors de l’affaire du 85 de l’Avenue de Saxe où dix-sept de ses camarades sont arrêtés par la Gestapo fin mars 1944.
Toujours à Lyon, en mai 1944, elle échappe de nouveau à une série de rafles qui déciment la France au Combat ; les Allemands qui l’attendent chez elle dans le quartier de la Guillotière, la mitraillent et la manquent. Elle s’enfuit par les caves.
Traquée, elle est désignée pour siéger à l’Assemblée consultative provisoire d’Alger et doit être évacuée. Après plusieurs tentatives, elle part finalement pour Londres par une opération aérienne le 7 août 1944.
Elle rentre en France en septembre 1944 et aide son mari à reformer les sections socialiste du Pas-de-Calais. Incarnant une seconde fois la résistance féminine française mais aussi l’engagement des "sans-grades" de la Résistance, elle est décorée de la Croix de la Libération par le général de Gaulle à Béthune le 11 août 1945.
Membre du comité directeur du parti socialiste 1945 à 1963, conseiller honoraire de l’Assemblée de l’Union française de 1947 à 1958, Emilienne Moreau-Evrard est également présidente de la fédération du Pas-de-Calais des anciens combattants républicains.
Emilienne Moreau-Evrard est décédée le 5 janvier 1971 à son domicile de Lens. Elle a été inhumée au cimetière de l’Est à Lens.
• Officier de la Légion d’Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 11 août 1945
• Croix de Guerre 1914-1918 avec palme
• Croix de Guerre 1939-45
• Croix du Combattant 14/18
• Croix du Combattant Volontaire de la Résistance
• Military Medal (GB)
• Royal Red Cross - first class - (GB)
• Ordre de Saint Jean de Jérusalem (GB)
PUBLICATION :
• La Guerre buissonnière. Une famille française dans la Résistance, Solar, Paris 1970